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Chaire AI-LegalTools

La Chaire est co-portée par Géraldine Vial et Caroline Bazzoli (MCF en statistiques à l’IUT2 de Grenoble).

L’essor rapide des technologies d’intelligence artificielle, en particulier des modèles de langage, transforme aujourd’hui de nombreux secteurs professionnels. Le monde du droit, longtemps perçu comme résistant à l’automatisation en raison de sa complexité interprétative, est désormais pleinement concerné. C’est dans ce contexte de mutation profonde que s’inscrit la chaire AI-LegalTools, (MIAI Cluster) hébergée au CRJ et portée par une équipe interdisciplinaire de juristes, statisticiens et spécialistes du traitement automatique du langage.

Cette chaire a pour ambition de concevoir, tester et analyser le développement d’outils d’intelligence artificielle adaptés aux pratiques juridiques. Il ne s’agit pas de déléguer le raisonnement à la machine, mais de construire des outils capables d’assister les professionnels du droit dans l’exercice de leurs différentes tâches.

Quatre axes principaux de recherche

Le programme scientifique de cette chaire se décline en quatre grands axes :

  1. Modéliser les raisonnements juridiques complexes, en particulier à travers la prédiction des décisions judiciaires dans des contentieux particuliers (comme celui de la résidence des enfants après la séparation de leurs parents ou encore celui de la rupture des négociations précontractuelles). Il s’agit d’évaluer la capacité des modèles à reproduire les raisonnements des juges, en croisant modélisation statistique et traitement du langage naturel.
  2. Développer des outils pour assister la rédaction d’actes juridiques, notamment les conclusions d’avocats ou les décisions de justice. Ce travail est mené en partenariat avec la legaltech Ordalie (pour le volet « avocats ») et en collaboration avec la Cour d’appel de Grenoble (pour le volet « magistrats »).
  3. Évaluer les compétences juridiques des IA existantes, à travers des bancs de tests normalisés mobilisant des juristes (universitaires, avocats, magistrats). L’objectif est d’identifier les performances réelles, les limites, et les biais de ces outils sur des tâches juridiques variées : conseil, rédaction, raisonnement, décision.
  4. Mesurer l’impact des outils d’IA (et en particulier celui de la reconnaissance faciale) sur la prise de décision de justice. Cette dimension intègre des enquêtes de terrain, des analyses de dossiers, et des expérimentations cognitives.
Une innovation encadrée et ouverte

La chaire AI-LegalTools repose sur une logique de collaboration étroite entre recherche publique, institutions juridiques et entreprises innovantes. L’idée est de créer des solutions pratiques tout en contribuant au développement de modèles ouverts, accessibles à l'ensemble de la communauté juridique. 

Une formation du plus grand nombre à l’IA juridique

L’objectif de cette chaire est également de former à l’IA juridique les étudiants en droit et en sciences des données, ainsi que les professionnels du droit déjà en exercice. Ce projet implique 5 institutions de formation. Il a déjà abouti à la création d’un cours d’IA juridique à destination des étudiants de L2 de la faculté de droit, qui ouvrira dès septembre prochain. Il envisage également l’ouverture d’un DU spécifique « IA juridique ».

En résumé

La chaire AI-LegalTools est un projet scientifique mais aussi humain et sociétal. Elle vise à répondre au bouleversement des professions juridiques provoqué par l’essor rapide de l’IA, en essayant de la rendre intelligible, maîtrisable et utile pour les professionnels du droit. 

Elle entend ainsi renforcer l’expertise des juristes humains à l’ère des IA génératives. Autrement dit, il n’est pas question de remplacer le juriste humain mais plutôt de l’assister, et, dans une certaine mesure, d’augmenter ses compétences.

 

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Publié le 24 juillet 2025

Mis à jour le 24 juillet 2025