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Dr Ingrid Hall

La gestion des ressources naturelles est au cœur de mes préoccupations depuis plus de 10 ans. Quelle que soit la ressource, la terre, l'eau ou maintenant la diversité biologique de la pomme de terre, je m'intéresse à la façon dont les pratiques (gestion, techniques et savoir-faire) permettent de mieux comprendre les rapports des hommes entre eux, et ceux qu'ils établissent avec leur environnement. J'ai actuellement deux projets en cours, tous deux avec des terrains péruviens et andins.

Le premier porte sur la gestion des biens communs dans les communautés paysannes andines et s'inscrit dans la continuité du travail de thèse. Il s'agit de comprendre comment s'est imposée puis concrétisée l'idée que les communautés paysannes des Andes péruviennes reposent en premier lieu sur une gestion commune de la terre. L'ethnographie réalisée dans la communauté paysanne de Llanchu (Calca, région de Cusco, Pérou) montre le processus de formation d'une communauté créée après la réforme agraire de 1969. Au terme de cette analyse, il apparaît que la communauté légalement constituée a pris véritablement corps d'un point de vue sociologique et anthropologique autour de la gestion de la terre, selon les normes administratives édictées depuis la réforme agraire. Ce cas permet donc de penser autrement les communautés paysannes contemporaines, trop souvent appréhendées comme des rémanences du passé préhispanique, ou alors comme des fausses communautés.

Le second projet porte sur la conservation de la biodiversité de la pomme de terre au sein du Parc dédié à ce tubercule et situé à Pisac (Cusco, Pérou). Ce parc est la plus grande aire de conservation in situ d'agrobiodiversité aux mains de populations locales. La projet a d'abord porté sur les trois acteurs institutionnels qui font le parc, à savoir les communautés locales rassemblées en une association, l'ONG ANDES et le Centre international de la pomme de terre basé à Lima. L'ethnographie des pratiques de conservation a montré l'importance des conceptions paysannes par le biais d'une approche ethnobotanique, et les décalages qui existent entre les conceptions des différents acteurs au sujet de la biodiversité et de sa conservation. Dans une nouvelle phase, je m'intéresse désormais aux interactions qui ont lieu entre ces différents acteurs, et à la façon dont les normes internationales en matière de protection de la biodiversité et de protection des droits des populations indigènes entraîne une reformulation du positionnement des paysans tant au niveau national qu'international.

Projets en cours

  • L’autochtonie environnementale en question. Le cas des paysans péruviens andins et de la pomme de terre native. Financement CRSH en cours (2017-2019)
  • Des patates et des hommes. Enjeux locaux de la conservation globale de la biodiversité de la pomme de terre au Pérou. Financement FRQSC en cours (2014-2018)

Publié le 16 avril 2024

Mis à jour le 18 avril 2024